Dr Claude Nos

Dr Claude Nos Chirurgie cancérologique et reconstructrice

La relation médecin-patiente est tout à fait singulière. Quelquefois, on va s’attacher à une patiente pour des raisons techniques parce que le cas est intéressant sur le plan chirurgical, on va dire, mais le plus souvent, on s’attache à une patiente à cause de son histoire personnelle, et on s’implique puisqu’on essaie de donner à la patiente des ondes, comme je le disais, des ondes positives pour qu’elle se sorte de cette maladie ; on essaie de lui donner de la force pour qu’elle sorte de la consultation ragaillardie et prête à se battre, et donc à cause de ça, on s’attache réellement aux patients bien sûr et qu’on va les suivre dans leur parcours de soins et on est très fier quand on les voit guéris plusieurs années après. On les gronde quand on voit qu’elles ont pris du poids, qu’elles se laissent aller notamment sur le plan physique et surtout psychique, et tout heureux quand on les voit qu’elles ont repris on va dire, le bon sens de la vie, qu’elles sont sur des projets d’avenir et qu’elles… et qu’on voit qu’elles ont plus besoin de nous pour continuer.

Je pense qu’on peut donner son opinion personnelle que si on connaît réellement la patiente, c’est-à-dire qu’on l’a vue plusieurs fois en consultation, et souvent, c’est la patiente qui le demande, mon opinion personnelle. À ce moment-là, je lui donne, sinon, je ne lui donne pas, je me contente de dire quelles sont les recommandations actuelles, et je ne pousse pas dans un sens et dans l’autre.

Je pense que le fait d’avoir par moi-même vécu des problèmes médicaux me concernant ou concernant mon entourage proche donne beaucoup plus de distance et de réflexion et d’empathie vis-à-vis des patients, et c’est la différence qu’il y a entre un jeune médecin et un médecin plus expérimenté. C’est quelque chose, c’est un point essentiel de la prise en charge.