Dr Yves Otmezguine

Le Dr Yves Otmezguine, oncologue, vous parle de la radiothérapie.

Prendre rendez-vous

Dr Yves Otmezguine Oncologue, Radiothérapie et Chimiothérapie

La radiothérapie

C’est un Ă©lĂ©ment indispensable dans le traitement des cancers du sein.

La radiothĂ©rapie sert Ă  entre guillemets nettoyer le sein après un acte chirurgical bien fait. Elle n’est pas lĂ  pour rattraper un acte chirurgical mal fait. Pas du tout. Elle vient complĂ©ter un acte chirurgical parfait.

Son but, c’est de encore entre guillemets dĂ©truire les cellules, en fait elle ne les dĂ©truit pas elle les empĂŞche de se diviser et elles meurent normalement.

La radiothĂ©rapie il faut qu’il y ait une cible une cible. La cible, c’est d’abord le sein en totalitĂ©, toute la glande mammaire avec un complĂ©ment de traitement, un boost ce qu’on appelle un boost au niveau du lit opĂ©ratoire.
80% du peu de rechute que nous avons après un traitement conservateur, le risque de rechute Ă  dix ans est moins de 10%, mais 80% de ces 10% se situent au niveau du lit opĂ©ratoire, c’est Ă  dire de l’endroit oĂą se trouvait la tumeur.

Donc, on va balayer tout le sein et on va faire un complĂ©ment d’irradiation au niveau du lit opĂ©ratoire. Ce traitement est un traitement standardisĂ© dans tous les pays du monde, on fait la mĂŞme chose.

Le premier temps, très important c’est ce qu’on appelle le repĂ©rage, la prĂ©paration du traitement. Cette prĂ©paration du traitement, c’est un scanner du corps, essentiellement du thorax, pour dĂ©finir les organes dits Ă  risque qu’on va Ă©viter, c’est Ă  dire le poumon, par exemple, le cĹ“ur et l’organe qu’on veut traiter.

On n’arrive pas Ă  trouver deux seins identiques. Donc, c’est un traitement très personnalisĂ©. Et grâce aux scanners, grâce surtout Ă  la radiothĂ©rapie moderne, on est capable d’adapter parfaitement la radiothĂ©rapie Ă  l’organe traitĂ© en Ă©vitant parfaitement les organes dits Ă  risque, donc scanner de repĂ©rage.

Ce scanner est Ă  la fois clinique et radiologique. Il est radiologique parce que les organes Ă  risque sont montrĂ©s par le scanner mais le radiothĂ©rapeute doit ĂŞtre prĂ©sent pour dĂ©finir les limites du sein, qui sont essentiellement des limites cliniques oĂą se trouve la racine du sein, bref, c’est un travail d’ébĂ©niste.

Après une fois que les mesures sont faites, les clichĂ©s sont pris et ça passe dans le domaine de la radio physique. On aimerait avoir un sein, on va dire homogène comme un parpaing, parallĂ©lĂ©pipède ou un carrĂ©. On n’a pas ça.

On a des pleins et des dĂ©liĂ©s, un sein c’est très beau, mais ça a une forme complexe. Donc, la radiothĂ©rapie est faite pour s’adapter Ă  ces formes complexes. C’est pour ça qu’on l’appelle radiothĂ©rapie conformationnelle, adaptĂ©e Ă  l’organe Ă  traiter.

Une fois que les mesures sont faites, une fois que le volume est fait, il est découpé en tranches. Et grâce à l’ordinateur, le radiothérapeute aidé du radiophysicien va définir les zones à traiter, les zones à ne pas traiter, à protéger.

L’essentiel, c’est d’avoir une dose homogène dans tout le volume, de manière Ă  ne pas avoir de zones plus traitĂ©es, de zones moins traitĂ©es. C’est ce qui donne d’abord l’efficacitĂ© du traitement, mais surtout le rĂ©sultat esthĂ©tique.

Premier temps ce scanner de repĂ©rage , ça dure Ă  peu près une demi- heure, une semaine pour prĂ©parer le traitement en radio physique. La patiente revient. On fait l’essayage comme chez le tailleur.

On vĂ©rifie que ce qu’on a fabriquĂ© in vitro correspond parfaitement Ă  l’in vivo Ă  son sein. On adapte le traitement s’il y a des retouches Ă  faire. La plupart du temps, il y en a pas maintenant avec les ordinateurs modernes, ça, ça dure une bonne heure. Et après, on vĂ©rifie sous l’appareil de radiothĂ©rapie que le traitement prĂ©vu est parfaitement adaptĂ© au patient.

On a des appareils qui permettent de vĂ©rifier l’intĂ©rieur avec un scanner de repĂ©rage, un scanner pendant la radiothĂ©rapie elle-mĂŞme et l’extĂ©rieur on a des appareils très puissants qui permettent de visualiser la forme de la malade et donc le positionnement de la malade.

Le positionnement doit ĂŞtre parfait, bien entendu, puisqu’il faut que ça soit reproductible. Donc, on a la capacitĂ© de vĂ©rifier l’intĂ©rieur de ce qu’on fait, mais surtout l’extĂ©rieur, de manière Ă  ce que la femme soit bien droite, par exempl , qu’un sein gĂ©nĂ©reux, mobile, soit parfaitement bien placĂ©.

Et c’est une fois qu’on a fait nos clichĂ©s de vĂ©rification que le traitement peut commencer. Donc, une première sĂ©ance dite Ă  blanc pour vĂ©rifier. Puis la patiente revient, ça dure Ă  peu près entre trois et six semaines, tous les jours de la semaine.

Ça dure environ 10 minutes 12 minutes. Mais sur ces 12 minutes, il y a plus de 10 minutes qui sont consacrées à la vérification du positionnement.

Et la machine ne dĂ©marre pas si les photos qui sont prises entre guillemets ne sont pas conformes Ă  la photo initiale qu’on a validĂ©.

Une radiothérapie est liée au centre de radiothérapie et on ne peut pas commencer une radiothérapie quelque part, la terminer quelque part parce que les appareils ne seront pas identiques, parce que les ordinateurs ne sont pas identiques.

Les contrôles ne sont pas identiques, donc on est scotché au centre où on va commencer une radiothérapie, et on doit le terminer dans le même centre.
Une radiothĂ©rapie est strictement indolore. Il n’y a absolument rien, aucun effet secondaire immĂ©diat. La radiothĂ©rapie va donner des effets secondaires tardifs. L’irritation, ce qu’on appelle Ă©rythème le coup de soleil entre guillemets va apparaĂ®tre, va commencer Ă  apparaĂ®tre trois semaines après le dĂ©but de l’irradiation, il n’y a aucun effet secondaire liĂ© Ă  la radiothĂ©rapie.

En fait, les effets secondaires de la radiothĂ©rapie sont liĂ©s Ă  l’organe irradiĂ© et vous comprenez parfaitement que quand on fait une radiothĂ©rapie sur un estomac, par exemple, ce coup de soleil peut entraĂ®ner des effets secondaires, comme une gastrite.

Quand on fait une radiothĂ©rapie au niveau de la bouche, par exemple, on va avoir entre guillemets, une angine liĂ©e Ă  la radiothĂ©rapie. Ça, ça peut faire mal. Ça peut gĂŞner. Le sein est beau, magnifique, mais pas fonctionnel. C’est en fait de la peau donc, aucun effet secondaire douloureux liĂ© Ă  la radiothĂ©rapie.

Effets secondaires de la radiothĂ©rapie pour le sein. Deux effets secondaires : un Ĺ“dème, c’est Ă  dire un gonflement du sein, un gonflement du sein et une pigmentation, ce qu’on appelle l’Ă©rythème qui est en fait un coup de soleil.

Le coup de soleil va apparaĂ®tre Ă  la troisième semaine Ă  peu près, va ĂŞtre majeur Ă  la sixième semaine et va disparaĂ®tre en trois semaines. Pour Ă©viter l’Ĺ“dème au maximum.. l’Ă©rythème est liĂ© Ă  plusieurs causes.

Il est d’abord liĂ© au volume du sein, bien sĂ»r, un petit sein il n’y a pratiquement pas d’Ĺ“dème, pas d’augmentation de volume. Il est liĂ© Ă©galement au prĂ©lèvement axillaire, un ganglion sentinelle, c’est Ă  dire un prĂ©lèvement limitĂ© des ganglions donnent beaucoup moins d’Ĺ“dème, de problèmes lymphatiques que les anciens curages que l’on faisait Ă  l’Ă©poque, qui donnaient beaucoup plus de problèmes de lymphe.

Et il est liĂ© aux traumatismes entre guillemets de la radiothĂ©rapie. La radiothĂ©rapie crĂ©e un traumatisme, crĂ©e un effet traumatique. Tout ça rĂ©uni fait qu’il existe un certain Ĺ“dème du sein.

Et quand on parle de douleur entre guillemets, au niveau du sein, c’est plus cette gĂŞne liĂ©e Ă  l’Ĺ“dème du sein, au volume du sein. Donc solution : garder, porter un bon soutien- gorge de soutien pendant toute la radiothĂ©rapie et protĂ©ger la peau.

On fait porter aux patientes une sorte de pansement qu’on appelle Mepilex. Qui se colle parfaitement Ă  la peau et qui protègent le sein du soutien-gorge. Donc, elle garde ça toute la journĂ©e.

Elle l’enlève la nuit, elle l’enlève pendant les rayons bien entendu, elle garde ça mĂŞme le samedi et dimanche quand on ne fait pas de radiothĂ©rapie. Ca leur permet de faire de la gymnastique, de bouger, de courir.

Ça absorbe la transpiration, car c’est la transpiration qui peut faire macĂ©rer la peau avec la radiothĂ©rapie, en particulier dans le sillon sous mammaire… qui est gĂŞnant.

Donc, grâce Ă  ce petit tissu absorbable, une sorte de petite Ă©ponge très fine, collante, qu’on ne voit absolument pas sousle soutien -gorge. Elles permettent d’avoir une vie normale pendant tous les rayons.

On ne peut pas faire de natation parce que on emploie plus les points tatouĂ©es de l’Ă©poque, on colle des petites rustines, des petits scotchs c’est pour ça, bien entendu… Et qui se dĂ©colleraient si on aller faire des bains ..

On prĂ©fère ne rien mettre avant …avant une irradiation avant une radiothĂ©rapie. En post radiothĂ©rapie, c’est Ă  dire quand les patientes quittent le centre de radiothĂ©rapie elles peuvent mettre toute une variĂ©tĂ© de crèmes qui sont aussi efficaces les unes que les autres.

Chaque radiothĂ©rapeute a son truc. LĂ  aussi, son truc. Nous, on aime bien des petites huiles sèches qui permettent d’Ă©viter l’irritation de la radiothĂ©rapie. Enfin la sensation d’irritation de la radiothĂ©rapie et qui, surtout, sont parfaitement bien absorbĂ©es par la peau le soir, le matin elles prennent une douche. Elles n’ont pas besoin de frotter, tout disparaĂ®t.

Une fois que la radiothĂ©rapie est terminĂ©e, des crèmes on va dire nutritives hydratantes, comme Ă  base d’acide hyaluronique font beaucoup de bien au niveau du sein et on leur conseille de garder le principe de se coller cette crème matin et soir pendant des mois pour rĂ©hydrater la peau , car la peau superficielle comme après un coup de soleil, une fois que vous avez un coup de soleil, vous pelez.

Et pour renourrir la peau, ces crèmes entre guillemets hydratantes sont très très efficaces.
Conseil après la radiothérapie , pas de soleil sur la zone traitée, sur la zone irradiée pendant plusieurs mois, voire à peu près 1 an.
Le mieux, c’est de pas s’exposer au soleil si on doit s’exposer au soleil Ă©cran total. Ou vĂŞtements qui couvrent.

La radiothérapie per-opératoire

La radiothĂ©rapie per opĂ©ratoire est un progrès Ă©norme, Ă©norme. Il est malheureusement peu utilisĂ© ou pas utilisĂ© en France. On avait commencĂ© Ă  l’utiliser bien avant que ça soit Ă  la mode grâce Ă  la curiethĂ©rapie.

Cette radiothĂ©rapie per opĂ©ratoire avec CuriethĂ©rapie a pratiquement disparu parce que c’est trop cher, c’est trop lourd et elle a Ă©tĂ© remplacĂ©e par une radiothĂ©rapie per opĂ©ratoire avec des appareils de radiothĂ©rapie que ça soit des photons, des Ă©lectrons, bref, des appareils de radiothĂ©rapie qui se situent dans la salle d’intervention en salle d’opĂ©ration et qui permettent le mĂŞme principe de traiter la zone immĂ©diatement.

Donc, en une sĂ©ance de radiothĂ©rapie, on est capable d’avoir la mĂŞme efficacitĂ©…Un gain de temps, un gain de temps, puisque ça se passe en une journĂ©e. La patiente ressort, son traitement est terminĂ©.

C’est très cher, ça demande une mobilisation de beaucoup de personnes, le chirurgien, l’anesthĂ©siste, le radiothĂ©rapeute, le radiophysicien et c’est donc très peu employĂ© en France.
L’Ă©volution de la radiothĂ©rapie est permanente, permanente, permanente. Les appareils dont nous disposons aujourd’hui sont meilleurs, plus puissants, plus sĂ©lectifs que dans les annĂ©es 2010.

Je ne parle pas des annĂ©es oĂą on utilisait le cobalt et on peut imaginer qu’avec l’intelligence artificielle, la prĂ©cision sera encore plus importante dans les annĂ©es Ă  venir. Donc, la radiothĂ©rapie n’a pas dit son dernier mot. C’est une question essentiellement d’argent. L’argent, ça coĂ»tera de plus en plus cher.

Prendre RDV sur
Prendre RDV sur
Urgence Sein