Portrait de chirurgien – Dr Anne Vincent-Salomon, anatomopathologiste et chef de service à l’Institut Curie
Entretien en octobre 2018
Je suis pathologiste, je travaille dans un institut qui s’appelle l’institut Curie depuis 25 ans. J’avais envie d’être utile aux autres. Donc ça, c’était vraiment le point essentiel pour moi dans le choix des études.
Je n’ai jamais regretté ce choix d’être médecin, même si on passe notre vie à apprendre, à se remettre en cause, mais justement en fait, d’apprendre c’est stimulant.
La spécialité que j’exerce porte un nom très long mais qui est très beau, je vais vous expliquer pourquoi. C’est anatomie et cytologie pathologique. En fait ce qui est très beau, c’est qu’on part de l’anatomie du corps malade, et on va aller regarder à l’échelle de la cellule de quoi est faite cette maladie. Et c’est un choix d’un métier qui est un peu bizarre, car comme on ne parle pas au patient, on ne voit pas le patient, et on n’examine pas directement le patient, on est devant un microscope la plupart du temps, on prend les pièces opératoires, on les examine.
Donc c’est cette partie anatomique qui est très belle, et qui peut dégoûter certaines personnes, parce que la pièce opératoire sortie du corps a un côté très impressionnant. Mais qui d’autre que des médecins formés à cette spécialité peuvent en sortir la cartographie exacte qui va permettre aux chirurgiens ensuite de savoir de quoi souffrait son patient exactement, savoir si le geste qu’il a fait est complètement thérapeutique et parfait ? Donc en fait, ça devient une très belle spécialité humaine aussi, si on essaie d’être bien en phase et en lien avec les équipes cliniques pour qui on travaille.
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